Je crois que j’ai toujours aimé le sport. Je ne dis pas que j’ai toujours aimé FAIRE du sport, mais une âme de combattante sommeille profondément en moi (vraiment profondément… Faut aller le chercher un peu loin, mais il existe…Je crois…).
Bien sûr à l’école, les cours d’EPS ont toujours été une corvée, avec un prof tyrannique qui vous fait courir sans raison 26 fois autour d’un poteau comme un chien court après sa queue. Au bac, j’ai fait volley en jupe (5/20), danse en pyjama (8/20) et course de vitesse. Là j’ai eu quand même 19/20, en précisant que je courrais contre moi-même vu que j’étais la seule à faire cette épreuve…
Puis, adulte, j’ai fait comme 70% de la population et je me suis inscrite dans une salle de sport. Et comme 99% de ces mêmes gens, j’ai abandonné au bout de quelques semaines. En même temps, rien que le fait de s’y rendre c’est déjà du sport.
D’abord à l’inscription, pour être sûr que tu n’hésiteras pas à faire ton chèque, il te mette Pablo, 1m94, 80kg, brésilien ultra golé en moule bite jaune flashy, qui t ‘explique en te palpant le gras des hanches, que ‘ma tou est magnifique ma laisse moi té rendre extrrrraordinaire’. Alors l’extraordinaire, ça coûte environ 1000€ par an, ‘ma oui ma tou sera la plou sexxxy’. Ah bon, ben d’accord alors. Et hop ! Pâtes au beurre pour le reste de l’année !
En premier, je passe par la case magasin de sport et je m’équipe comme si j’allais concourir au marathon de New York. Petit jogging pratique mais sexy, tee-shirt anti-transpiration mais ultra-féminin et baskets rembourrées mais roses… J’achète même le bandeau pour poignet, qui à l’heure d’aujourd’hui n’a toujours pas trouvé son utilité.
Me voici prête, poussant fièrement la porte du club, petit clin d’œil à Pablo au passage, me rendant au premier cours de fitness. Et pour la première fois de ma vie, j’assiste à un rituel animal assez étrange, où les femelles se battent à griffes nues pour le meilleur tapis et la meilleure place. Mesdemoiselles, sortez de votre mémoire le seul cours de judo que vous avez pris à 12 ans et faites preuve de réflexes inégalables. J’ai d’abord rebondi pendant 5 minutes contre la porte, poussée par Jocelyne, Christiane et le reste de leur gang. À côté, le concert de Booba ressemble à une partie de plaisir. Allez, je prends un tapis, le dernier troué et sale, et je prends place, la dernière d’ailleurs, au fond à gauche collée au radiateur… Quand la musique commence, je perds déjà l’équilibre. Je prends conscience alors que je vais faire subir à mon pauvre corps 1h30 de musique techno à 500 décibels. La prof, (elle, elle a du avoir une enfance en ex-Urss pas facile..) répète en boucle des enchaînements chorégraphiques dignes des clips de Beyoncé. Elle bouge, comme les autres, mais ne transpire pas. Jamais d’ailleurs, ce qui me fait demander si elle est bien réelle. Moi, dans mon coin, je meurs. Un subtil mélange entre un homard breton cuit et une vieille femme en fin de vie. Jocelyne se fout de ma gueule. La salope. La prof hurle ses mouvements si fort que j’ai l’impression de me faire engueuler. Au bout d’une heure, je longe le mur et sors discrètement de la salle.
Bon, pas de panique, les cours collectifs c’est pas pour moi, mais il me reste les machines !
Les machines, il faut avoir fait bac+6 pour comprendre le quart de l’utilité des boutons. Au bout de 14 balancements de jambes d’avant en arrière, j’avoue, j’en avais déjà marre. J’essaye de décrocher un sourire au jeune homme suant de douleur à côté de moi, mais je me rends compte assez vite que dans les usines, personne ne se regarde ni ne se parle. Des écrans de télé disposés un peu partout dans la salle balancent des clips RnB en boucle, histoire de te dire discrètement que si tu veux le corps de Rihanna va falloir bosser un peu !
15 jours plus tard, je donnerai n’importe quoi pour récupérer mon chèque…Mais évidemment, pour 10€ de plus j’ai refusé l’assurance annulation, me persuadant que ça serait une bonne motivation pour y rester. Et bien non, avec ou sans ça ne change absolument rien.
L’année d’après, je me laisse tenter par le Power Plate, dont un ami m’a vanté les mérites.
24h après le cours d’essai, je rayais cette personne de mon cercle amical. Au bout de 6 minutes de torture sur la machine, je suis persuadée que mon foie s’est déplacé de quelques centimètres… Mon cerveau aussi. Le Power Plate c’est un peu comme si on vous attachait pieds et mains liés à un vibromasseur géant version sado-maso. Mais sans le plaisir. Je pense qu’aujourd’hui, il me reste encore de grosses séquelles psychologiques…
S’en est suivi d’autres salles de sport, d’autres Pablo et Jocelyne, durant plusieurs années. Avec toujours le même échec final.
Une fois, je tente la piscine, il paraît que « ça muscle tout ton corps tu vas voir c’est GE-NI-AL ». Mouai. C’est génial mais surtout si tu enlèves l’eau toujours tièdasse à la limite du froid, les douches dégueulasses avec des poils d’origine inconnue qui se faufilent entre tes orteils, le look capote géante avec le bonnet de bain qui t’arrache le crâne et les lunettes qui décollent les yeux. Sans oublier que vu mon niveau proche d’un enfant de 6 ans, je me fais constamment engueuler « les lents c’est la file de gauche ! », si bien que je finis toujours par m’échouer dans le petit bain.
Voyant mon envie de muscles toujours intacte mais mon découragement toujours plus fort, je me mit à la WiiFit. Moins cher, moins loin, moins jugée. Cette fois, je suis seule face à mon écran, le prof ne me hurle pas dessus, il me parle même gentiment. Et même si je suis censée respecter un programme précis, défini auparavant par mon poids, ma taille et la couleur de mes chaussettes, je m’en fous, j’y vais quand j’en ai envie ! Et si ça lui plaît pas ? Je coupe le son. Je me dis, ça y’est LaVoyou, tu as trouvé chaussure à ton orteil ! Et voilà pas qu’une vingtaine de jours plus tard, j’ai déjà oublié que j’avais cet engin magique rangé sous le canapé. Parce que la motivation, sans Pablo, sans Beyoncé et ses copines, ben c’est pas pareil…Elle est sympa la dame qui me montre comment faire des ronds avec mes bras pendant 30min pour perdre 4 calories (si si c’est marqué en bas à droite !) mais bon, elle est encore moins réelle que ma tortionnaire du Club. J’aimerais lui dire que je vois pas en quoi faire des balancements de droite à gauche me permettra de faire du oula-oup cet été sur la plage, mais elle s’en fout. D’ailleurs tout le monde s’en fout. Sauf peut être mes voisins qui après m’avoir observé de la fenêtre d’en face (j’avais oublié de tirer les rideaux), pensent qu’il serait temps que j’aille consulter. « Regarde René, la fille d’en face se fait un dialogue avec sa télé… Si c’est pas malheureux… En plus elle a des spasmes. » Non mamie, je suis Wiifitée c’est pas pareil !
Allez, j’arrête les frais, il faut se rendre à l’ évidence. Je pourrais toujours mater d’un coin de l’œil le joggueur du coin et rire intérieurement de sa souffrance, mais je range dans un vieux tiroirs mon jogging et ses accessoires. Le sport et moi, on s’aime bien, mais on s’aime mieux de loin…
jeudi 29 mars 2012
jeudi 15 mars 2012
Quart de singe
Ça y’est. Putain de 25. À peine entrée dans la vie et hop j’entame déjà ma 6626e journée.
25 ans… mais qu’est ce que j’ai fait pendant 25 ans ?
Du plus lointain souvenir que j’ai (à 5 ans vomissant à moitié sur ma mère dans mon lit) au plus récent (hier, les courbatures atroces dues à 2h30 de bowling sur ma console de jeu), ma vie semble être passée sans que je ne m’en rende compte. Certains moments m’ont marqué plus que d’autres, et c’est avec vous, lecteurs, que j’ai choisi d’en partager 5. Sans rapport entre eux, chacun de ses souvenirs a contribué à sa manière à forger ma personnalité…
1994
Premier pas dans l’art.
Tous les mercredis, avec Noémie, c’est danse. Nos mères, qui nous y ont inscrit quelque temps auparavant, ne se doutaient pas qu’il allait falloir se taper 7 ans de représentations dans des salles aussi prestigieuses que la salle polyvalente de Knokke le Zout. Une fois on a un costume de la pub Kodak, qui gratte atrocement, une autre, on danse le ‘feu’ et la ‘mer’ en simultané et on court partout, on saute, on écarte les bras les jambes. Moi même, je ne sais pas trop ce que je fais. Étant la seule élève ne sachant écarter les jambes à plus de 45°, je suis la pro du « vas y bouge n’importe comment de toute façon, c’est de la danse contemporaine »…
7 ans plus tard, je commence le théâtre et cette fois, c’est parti pour 9 ans de récitation acharnée ; de « ah ouai c’est vachement bien, j’ai pas tout compris mais c’est vachement bien » ; de durées indéterminées (un spectacle de 5 heures où je n’apparaît que dans les 10 dernières minutes) ; de fous rire aussi, en plein bac théâtre quand la prof de littérature décide de donner le sein à son môme, en plein Tchekov ; et de « vagine le texte putain vas y sort le de ton trou ! »dixit mon prof de théâtre, qui fut le dernier d’ailleurs…
1997
Premier nichon.
Ça y’est, j’ai les tétés qui poussent. Première brassière, première sensation de féminité absolue. À la porte du CM2, j’enlève mon tee-shirt quand ma mère ne me voit plus et je suis les cours de M. Alain en soutif. Normal. Je sens que je suis une femme. On me regarde. Ou plutôt on regarde mes deux boulettes qui peinent à dire bonjour à travers la brassière LiliSerelou taille –1. Y’en a une qui est jalouse, c’est A. A et moi on veut la même chose. On veut H. Mais H, il ne veut ni la blonde ni la brune. Il ne sait pas quoi (en même temps une telle pression à 10 ans, ça peut vous faire tourner la tête). Une guerre éclate. Brassière contre couettes. Je perds. Première déception amoureuse. Plus jamais je ne porterai de soutien gorge.
2003
Premier boulot.
J’ai 16 ans et je pars cuisiner à Toulon. Mes dernières expériences culinaires aussi foireuses furent elles (merci papa d’avoir mangé jusqu’au bout mon soufflé pas-soufflé-parce-que-j’ai-oublié-la-levure-ah-oui-tiens-la-levure…) m’avaient appris une certaine rigueur dans l’apprentissage. Il est midi quand le chef croate me baragouine dans un pseudo français d’aller éplucher 40 kg de pommes de terre grâce à un monstre de technologie, aussi appelée « machine à patates ». Après avoir cherché toutes les possibilités de sorties de secours afin de m’échapper rapidement de ce calvaire, je réussis à trouver le bouton ON au bout de 45 minutes et je pus revenir en cuisine, traînant lourdement mon sac de pommes, laissant derrière moi une traînée de boue dans toute l’école. Après avoir subi un savon croate en pleine face, le chef m’ordonne calmement d’enlever les dernières peaux restantes, à la main. C’est là que devant tout le monde, une quinzaine de personnes me fixant, je demande pour réaliser cette tache, une écumoire. Oui. Et j’épluche (enfin j’épluche, je massacre) ma pomme de terre, fièrement, avant de réaliser que si tout le monde est plié en deux de rire, c’est parce qu’au lieu d’utiliser un économe, j’ai une passoire à la main.
1h plus tard, j’étais de retour à la plonge.
2009
Première intoxication.
À Cassis avec ma meilleure amie. Midi. Il fait chaud. Trop chaud. Du coup je décide de manger une salade de la mer dans le bouiboui le plus crade de la plage. Normal.
12H30, après avoir ingurgité la première crevette, je me précipite aux toilettes du bar et je commence à mourir.
12h45, il faut partir. Vite. Maintenant.
13h, le club de plongée me remercie chaleureusement d’avoir utilisé et du coup repeint leurs toilettes communes.
13h20, mon amie comprend que je ne rigole plus, d’ailleurs je ne peux plus rien faire, je suis, en bikini, seule, avec mon terrible destin. Dans sa voiture, elle fonce.
13h25, la voiture s’arrête au bord de l’autoroute. Je me jette en tong sur la chaussée et j’escalade la petite montagne de verdure. Là, enfin cachée des automobilistes, je me concentre pour ne pas mourir tout de suite, mais me rend compte assez rapidement que je fais mes besoins à l’entrée d’un camp roumain. Je pleure. Encore.
14h, c’est les embouteillages. Je n’arriverai pas à la maison assez vite. Je sors de la voiture en marche, je cours, toujours en bikini, pour atteindre le premier bar PMU de l’entrée de la ville. Je casse mes chaussures. Je cours pieds nus. Le patron de bar n’a pas le temps de me prévenir, je me rue dans l’arrière cour et ouvre la porte des toilettes….. immondissimes…..à la turc… pieds nus…. Je n’ai jamais remis les pieds à Cassis.
2010
Première vie de couple.
Je me lance, moi Lavoyou, incapable d’entretenir plus de 3mois une relation stable, dans le grand emménagement en couple. Je découvre enfin les joies du partage « comment ça t’as fini le jus d’orange ? Mais je l’ai acheté hier !» ou « y’a puuu de pééquuuuu » sont mes pains quotidiens. Fini les soirées ‘Tellement Vrai’ avec comme accompagnateur ma bière, mon pain et mon calendos ; fini les jambes poilues et les culottes de grand mère taille 44, les pets sous la couette, les Macdo discretos… On peut même plus s’enlever les points noirs tranquille !
Je découvre les joies du linge sale, du slip coincé sous le lit depuis 8 mois « ah ben tu vois je t’avais bien dis que je l’avais pas perdu », des miettes de Pépito répandues sous la couette quand je rentre tard « mais j’avais faiiiiim »… D’un autre côté, la vie à deux c’est aussi les interminables parties de Super Mario jusqu’à 2h du mat’, les réveils enchantés, le maquillage coulant et l’haleine fétide on s’en fout, les ronflements incessant qui deviennent nécessaire pour s’endormir, les cadeaux (plus besoin de s’en faire à soi même), les câlins (plus besoin de s’en faire à soi même !)…. La vie à deux, quelle expérience ! Et même si parfois ça rate, on est prêt à abandonner ses rituels (rien qu’un petit peu) encore et encore et encore….
En 25 ans, et par ses infimes exemples, la vie m’a appris à toujours aller plus loin dans ses rêves, qu’on arrive à faire la roue ou non, qu’on soit malade ou qu’on se tape la honte, qu’on se fasse prendre son amoureux ou qu’on le perde, ses 25 ans, je veux bien les revivre encore et encore et encore…..
Lavoyou
25 ans… mais qu’est ce que j’ai fait pendant 25 ans ?
Du plus lointain souvenir que j’ai (à 5 ans vomissant à moitié sur ma mère dans mon lit) au plus récent (hier, les courbatures atroces dues à 2h30 de bowling sur ma console de jeu), ma vie semble être passée sans que je ne m’en rende compte. Certains moments m’ont marqué plus que d’autres, et c’est avec vous, lecteurs, que j’ai choisi d’en partager 5. Sans rapport entre eux, chacun de ses souvenirs a contribué à sa manière à forger ma personnalité…
1994
Premier pas dans l’art.
Tous les mercredis, avec Noémie, c’est danse. Nos mères, qui nous y ont inscrit quelque temps auparavant, ne se doutaient pas qu’il allait falloir se taper 7 ans de représentations dans des salles aussi prestigieuses que la salle polyvalente de Knokke le Zout. Une fois on a un costume de la pub Kodak, qui gratte atrocement, une autre, on danse le ‘feu’ et la ‘mer’ en simultané et on court partout, on saute, on écarte les bras les jambes. Moi même, je ne sais pas trop ce que je fais. Étant la seule élève ne sachant écarter les jambes à plus de 45°, je suis la pro du « vas y bouge n’importe comment de toute façon, c’est de la danse contemporaine »…
7 ans plus tard, je commence le théâtre et cette fois, c’est parti pour 9 ans de récitation acharnée ; de « ah ouai c’est vachement bien, j’ai pas tout compris mais c’est vachement bien » ; de durées indéterminées (un spectacle de 5 heures où je n’apparaît que dans les 10 dernières minutes) ; de fous rire aussi, en plein bac théâtre quand la prof de littérature décide de donner le sein à son môme, en plein Tchekov ; et de « vagine le texte putain vas y sort le de ton trou ! »dixit mon prof de théâtre, qui fut le dernier d’ailleurs…
1997
Premier nichon.
Ça y’est, j’ai les tétés qui poussent. Première brassière, première sensation de féminité absolue. À la porte du CM2, j’enlève mon tee-shirt quand ma mère ne me voit plus et je suis les cours de M. Alain en soutif. Normal. Je sens que je suis une femme. On me regarde. Ou plutôt on regarde mes deux boulettes qui peinent à dire bonjour à travers la brassière LiliSerelou taille –1. Y’en a une qui est jalouse, c’est A. A et moi on veut la même chose. On veut H. Mais H, il ne veut ni la blonde ni la brune. Il ne sait pas quoi (en même temps une telle pression à 10 ans, ça peut vous faire tourner la tête). Une guerre éclate. Brassière contre couettes. Je perds. Première déception amoureuse. Plus jamais je ne porterai de soutien gorge.
2003
Premier boulot.
J’ai 16 ans et je pars cuisiner à Toulon. Mes dernières expériences culinaires aussi foireuses furent elles (merci papa d’avoir mangé jusqu’au bout mon soufflé pas-soufflé-parce-que-j’ai-oublié-la-levure-ah-oui-tiens-la-levure…) m’avaient appris une certaine rigueur dans l’apprentissage. Il est midi quand le chef croate me baragouine dans un pseudo français d’aller éplucher 40 kg de pommes de terre grâce à un monstre de technologie, aussi appelée « machine à patates ». Après avoir cherché toutes les possibilités de sorties de secours afin de m’échapper rapidement de ce calvaire, je réussis à trouver le bouton ON au bout de 45 minutes et je pus revenir en cuisine, traînant lourdement mon sac de pommes, laissant derrière moi une traînée de boue dans toute l’école. Après avoir subi un savon croate en pleine face, le chef m’ordonne calmement d’enlever les dernières peaux restantes, à la main. C’est là que devant tout le monde, une quinzaine de personnes me fixant, je demande pour réaliser cette tache, une écumoire. Oui. Et j’épluche (enfin j’épluche, je massacre) ma pomme de terre, fièrement, avant de réaliser que si tout le monde est plié en deux de rire, c’est parce qu’au lieu d’utiliser un économe, j’ai une passoire à la main.
1h plus tard, j’étais de retour à la plonge.
2009
Première intoxication.
À Cassis avec ma meilleure amie. Midi. Il fait chaud. Trop chaud. Du coup je décide de manger une salade de la mer dans le bouiboui le plus crade de la plage. Normal.
12H30, après avoir ingurgité la première crevette, je me précipite aux toilettes du bar et je commence à mourir.
12h45, il faut partir. Vite. Maintenant.
13h, le club de plongée me remercie chaleureusement d’avoir utilisé et du coup repeint leurs toilettes communes.
13h20, mon amie comprend que je ne rigole plus, d’ailleurs je ne peux plus rien faire, je suis, en bikini, seule, avec mon terrible destin. Dans sa voiture, elle fonce.
13h25, la voiture s’arrête au bord de l’autoroute. Je me jette en tong sur la chaussée et j’escalade la petite montagne de verdure. Là, enfin cachée des automobilistes, je me concentre pour ne pas mourir tout de suite, mais me rend compte assez rapidement que je fais mes besoins à l’entrée d’un camp roumain. Je pleure. Encore.
14h, c’est les embouteillages. Je n’arriverai pas à la maison assez vite. Je sors de la voiture en marche, je cours, toujours en bikini, pour atteindre le premier bar PMU de l’entrée de la ville. Je casse mes chaussures. Je cours pieds nus. Le patron de bar n’a pas le temps de me prévenir, je me rue dans l’arrière cour et ouvre la porte des toilettes….. immondissimes…..à la turc… pieds nus…. Je n’ai jamais remis les pieds à Cassis.
2010
Première vie de couple.
Je me lance, moi Lavoyou, incapable d’entretenir plus de 3mois une relation stable, dans le grand emménagement en couple. Je découvre enfin les joies du partage « comment ça t’as fini le jus d’orange ? Mais je l’ai acheté hier !» ou « y’a puuu de pééquuuuu » sont mes pains quotidiens. Fini les soirées ‘Tellement Vrai’ avec comme accompagnateur ma bière, mon pain et mon calendos ; fini les jambes poilues et les culottes de grand mère taille 44, les pets sous la couette, les Macdo discretos… On peut même plus s’enlever les points noirs tranquille !
Je découvre les joies du linge sale, du slip coincé sous le lit depuis 8 mois « ah ben tu vois je t’avais bien dis que je l’avais pas perdu », des miettes de Pépito répandues sous la couette quand je rentre tard « mais j’avais faiiiiim »… D’un autre côté, la vie à deux c’est aussi les interminables parties de Super Mario jusqu’à 2h du mat’, les réveils enchantés, le maquillage coulant et l’haleine fétide on s’en fout, les ronflements incessant qui deviennent nécessaire pour s’endormir, les cadeaux (plus besoin de s’en faire à soi même), les câlins (plus besoin de s’en faire à soi même !)…. La vie à deux, quelle expérience ! Et même si parfois ça rate, on est prêt à abandonner ses rituels (rien qu’un petit peu) encore et encore et encore….
En 25 ans, et par ses infimes exemples, la vie m’a appris à toujours aller plus loin dans ses rêves, qu’on arrive à faire la roue ou non, qu’on soit malade ou qu’on se tape la honte, qu’on se fasse prendre son amoureux ou qu’on le perde, ses 25 ans, je veux bien les revivre encore et encore et encore…..
Lavoyou
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