ODE AU PUBIS
Le Pubis, mot venant du latin Pubes signifiant
littéralement « le signe de la virilité », est, si l’on ouvre un
dictionnaire une région du bas du ventre se couvrant de poil à la puberté.
Définition applicable jusqu’au 20e siècle, puisque vient dans
l’histoire l’arrivée des arracheuses de poils obligatoires, et autres
instruments de torture tel l’épilateur électrique, utilisable dans toute
pratique sado masochiste … Mais nous y reviendront un peu plus tard…
Chez la femme, on appellera cela Mont de
Vénus. Mont de Vénus…. Cela sonne comme une aventure, un long chemin à
parcourir, une destinée. Bien que ce mot soit à l’origine utilisé pour l’homme
et la femme, on se mettra d’accord pour cette chronique de l’emploi strictement
féminin du terme. Messieurs, nous évoquerons votre Mont de Jupiter un peu plus
tard…
En écrivant cette chronique, non pas sans un
entrain désireux d’en connaître un peu plus sur ma propre anatomie, je me
demandais avec quel autre terme je pourrais définir la partie vénussienne de
notre corps.
A mon esprit me vint quelques mots poétiques comme figuier en
fleur, coquelicot, petit minou, berlingot ou vulve; d’autres un peu plus
évocateurs, tel que foufoune, fouffe, touffe, moquette à poil raz, pelouse
fraîche, etc… Enfin, ceux, qui sont les plus utilisés dans la langue française
et donc un peu moins proche de la poésie antique comme chatte, trou, fente,
cramouille, et autres expressions.
A l’origine de tout cela, le mot CON (du latin
cunnus), désignant tout simplement le sexe de la femme, qui dériva au 13e
siecle pour devenir définitivement con, désignant toute personne doté d’une
intelligence inexistante.
Le mot chatte, régulièrement employé dans la
vie moderne, provient lui du 19e siècle, et évoque le chas de
l’aiguille, petit trou qui sert à enfiler… aaah poésie, quand tu nous tiens.
Le minou donc, est la partie la plus désirable
du corps féminin pour l’homme. Cachée, protégée, elle est l’emblème de toute
une nation. Poilue, rasée, épilée, douce ou charnue, la chatte se distingue par
sa pilosité selon les saisons. En été, préférez une touffe légère, aérienne,
coupée à raz, voir vide de tous poils. Vous épargnerez ainsi à vos dessous
cotonnés ainsi qu’à vos différents partenaires l’odeur d’une chatte plombée par
le soleil.
La chatte sur un toit brûlant n’est bon que dans les films.
En hiver, laissez vous aller, et osez le poil.
Dans les longues matinées de Décembre, sous la brume et le vent, votre écrin
précieux ne vous en sera que reconnaissant.
L’arracheuse de poils, ou plus communément
appelé esthéticienne, est une femme solide, courageuse. Telle un Samuel de
Champlain au 17e siècle, elle parcoure non sans bravoure les forêts,
défourrasse les champs de blé, secoue les cocotiers, attaque toujours avec
précision et fermeté.
L’esthéticienne n’est pas votre amie. C’est la prêtresse
d’un monde lisse, doux et confortable, c’est votre bourreau une fois par mois.
Vous pouvez lui raconter tous vos calvaires de la semaine passée elle vous
écoutera sans trop y croire, car sa motivation n’est pas de savoir si votre
boss est un enfoiré ou pas, mais si elle aura suffisamment de bandes papiers
pour finir votre maillot américain.
Oui les noms donné à la forme du pubis sont
tous plus exotiques les uns que les autres. Apprenez les bien, car le maillot
brésilien (triangle assez touffu mais qui permettra de mettre un string sans
poils apparents) n’a rien à voir avec l’américain (plus court, plus petit, sans
poils aux lèvres). Ainsi le « ticket de métro » vous laissera deux
petites bande noires poilues autour du sexe, alors que la « piste
d’atterrissage » sera plus nette, une seule bande longue et mince.
Les
plus audacieuses pourront à leur guise se coiffer d’une forme originale,
étoile, cœur, et autre prénoms d’amants gravés.
Le bureau de l’esthéticienne
est convivial, on peut y côtoyer ses voisines ou si on est plus malchanceuses,
sa boss. Alignées sur un banc, comme on attend le docteur, la pauvre femme
entend les cris de douleur de sa voisine (cela lui rappellera sûrement la
naissance de son petit Martin), et attend son tour, comme un condamné attend sa
sentence.
Si toute fois vous n’aimez pas vous faire arracher les poils pubien par
quelqu’un d’autre que vous, vous pourrez toujours essayer un merveilleux
instrument de torture moderne plus simplement nommé épilateur électrique. Je me
revois si jeune et si insouciante, piquant la machine de ma mère, à l’époque
cela ressemblait plus à un énorme ressors vibrant qu’à un objet design, et dans
un cri de douleur je m’arrachas la peau et peut être quelques poils avec…Par le
temps, cet objet moderne s’est vu s’acquérir de nombreux accessoires
supplémentaires, crème pour appaiser la douleur enfin, psychologiquement,
brosse pour le poil qui refuse de s’aligner, gel froid à conserver au congélo,
batterie utilisable sous la douche en hommage à Claude François, etc etc.
Enfin, si vous êtes douillette, mais soucieuse de votre confort (ou plutôt
celui de votre partenaire) vous utiliserez la crème dépilatoire, qui comme son
nom l’indique, vous enlève le poil sans aucune douleur, mais pas sans odeur,
qui plus est nauséabonde proche d’un pet de souffre, et encore, je suis sympa
pour le pet.
Alors qu’à mon jeune âge mes parents étaient
plus poilus qu’un yéti et un iwok s’accouplant, je me demandais donc pourquoi
depuis une quinzaine d’années la société moderne est anti poilu. Dans nos
magazines ou à la télévision, la femme moderne est lisse, nue mais jamais à
poils…. Plus de poils au minou, et, O malheur, plus de poils nul part. Jambes,
bras, fesses, dos, moustaches, aisselles, oreilles, pieds. Tout doit
disparaître ! Alors qu’on essaye à tout prix de garder sa tête touffue
pour ne pas se voir vieillir, les poils pubiens au contraire doivent
disparaître dès le plus jeune âge.
Etrange n’est-ce pas ?
Alors mesdames, par pitié, prenez soin de
votre fleur ! Et admirez là ! Oui car, si on réfléchit bien, on ne la
voit jamais entière… La tête penchée en avant on en voit que le dessus… Mais
qu’il y a t-il en dessous ?
Avez- vous déjà pris un miroir pour vous regardez ? Moi oui, et le
jour où ma gynéco m’a fait cet honneur, avec l’excuse que ma vulve fut
magnifique, je n’en sortais pas moins désemparée… Car, si la poésie nous la
nomme coquelicot ou même jolie prune, il n’en est pas moins que je trouvais la
ressemblance plus proche d’une huître pas fraîche que d’un champs d’Edelweiss…
Alors que je m’imaginais un monde de toute beauté, tel le royaume enchanté de
Merlin, ma déception fut grande. J’errais, l’âme en peine, pensant à mon pauvre
minou, que je rebatisa Gargamel, et soudain une pensée vint me réjouir…
Je reparti le cœur léger remerciant Dieu de
m’avoir donné… un sexe
caché !
Et pensant à toutes ses verges pendantes, molles, poilues et bien
visibles, je souris.
LaVoyou