jeudi 12 janvier 2012

Ode au Pubis

 
ODE AU PUBIS

Le Pubis, mot venant du latin Pubes signifiant littéralement « le signe de la virilité », est, si l’on ouvre un dictionnaire une région du bas du ventre se couvrant de poil à la puberté. Définition applicable jusqu’au 20e siècle, puisque vient dans l’histoire l’arrivée des arracheuses de poils obligatoires, et autres instruments de torture tel l’épilateur électrique, utilisable dans toute pratique sado masochiste … Mais nous y reviendront un peu plus tard…
 Chez la femme, on appellera cela Mont de Vénus. Mont de Vénus…. Cela sonne comme une aventure, un long chemin à parcourir, une destinée. Bien que ce mot soit à l’origine utilisé pour l’homme et la femme, on se mettra d’accord pour cette chronique de l’emploi strictement féminin du terme. Messieurs, nous évoquerons votre Mont de Jupiter un peu plus tard…

En écrivant cette chronique, non pas sans un entrain désireux d’en connaître un peu plus sur ma propre anatomie, je me demandais avec quel autre terme je pourrais définir la partie vénussienne de notre corps.
A mon esprit me vint quelques mots poétiques comme figuier en fleur, coquelicot, petit minou, berlingot ou vulve; d’autres un peu plus évocateurs, tel que foufoune, fouffe, touffe, moquette à poil raz, pelouse fraîche, etc… Enfin, ceux, qui sont les plus utilisés dans la langue française et donc un peu moins proche de la poésie antique comme chatte, trou, fente, cramouille, et autres expressions.

A l’origine de tout cela, le mot CON (du latin cunnus), désignant tout simplement le sexe de la femme, qui dériva au 13e siecle pour devenir définitivement con, désignant toute personne doté d’une intelligence inexistante.
Le mot chatte, régulièrement employé dans la vie moderne, provient lui du 19e siècle, et évoque le chas de l’aiguille, petit trou qui sert à enfiler… aaah poésie, quand tu nous tiens. 

Le minou donc, est la partie la plus désirable du corps féminin pour l’homme. Cachée, protégée, elle est l’emblème de toute une nation. Poilue, rasée, épilée, douce ou charnue, la chatte se distingue par sa pilosité selon les saisons. En été, préférez une touffe légère, aérienne, coupée à raz, voir vide de tous poils. Vous épargnerez ainsi à vos dessous cotonnés ainsi qu’à vos différents partenaires l’odeur d’une chatte plombée par le soleil. 
La chatte sur un toit brûlant n’est bon que dans les films.
En hiver, laissez vous aller, et osez le poil. Dans les longues matinées de Décembre, sous la brume et le vent, votre écrin précieux ne vous en sera que reconnaissant. 

L’arracheuse de poils, ou plus communément appelé esthéticienne, est une femme solide, courageuse. Telle un Samuel de Champlain au 17e siècle, elle parcoure non sans bravoure les forêts, défourrasse les champs de blé, secoue les cocotiers, attaque toujours avec précision et fermeté. 
L’esthéticienne n’est pas votre amie. C’est la prêtresse d’un monde lisse, doux et confortable, c’est votre bourreau une fois par mois. Vous pouvez lui raconter tous vos calvaires de la semaine passée elle vous écoutera sans trop y croire, car sa motivation n’est pas de savoir si votre boss est un enfoiré ou pas, mais si elle aura suffisamment de bandes papiers pour finir votre maillot américain. 
 Oui les noms donné à la forme du pubis sont tous plus exotiques les uns que les autres. Apprenez les bien, car le maillot brésilien (triangle assez touffu mais qui permettra de mettre un string sans poils apparents) n’a rien à voir avec l’américain (plus court, plus petit, sans poils aux lèvres). Ainsi le « ticket de métro » vous laissera deux petites bande noires poilues autour du sexe, alors que la « piste d’atterrissage » sera plus nette, une seule bande longue et mince. 
Les plus audacieuses pourront à leur guise se coiffer d’une forme originale, étoile, cœur, et autre prénoms d’amants gravés. 
Le bureau de l’esthéticienne est convivial, on peut y côtoyer ses voisines ou si on est plus malchanceuses, sa boss. Alignées sur un banc, comme on attend le docteur, la pauvre femme entend les cris de douleur de sa voisine (cela lui rappellera sûrement la naissance de son petit Martin), et attend son tour, comme un condamné attend sa sentence. 
Si toute fois vous n’aimez pas vous faire arracher les poils pubien par quelqu’un d’autre que vous, vous pourrez toujours essayer un merveilleux instrument de torture moderne plus simplement nommé épilateur électrique. Je me revois si jeune et si insouciante, piquant la machine de ma mère, à l’époque cela ressemblait plus à un énorme ressors vibrant qu’à un objet design, et dans un cri de douleur je m’arrachas la peau et peut être quelques poils avec…Par le temps, cet objet moderne s’est vu s’acquérir de nombreux accessoires supplémentaires, crème pour appaiser la douleur enfin, psychologiquement, brosse pour le poil qui refuse de s’aligner, gel froid à conserver au congélo, batterie utilisable sous la douche en hommage à Claude François, etc etc. 
Enfin, si vous êtes douillette, mais soucieuse de votre confort (ou plutôt celui de votre partenaire) vous utiliserez la crème dépilatoire, qui comme son nom l’indique, vous enlève le poil sans aucune douleur, mais pas sans odeur, qui plus est nauséabonde proche d’un pet de souffre, et encore, je suis sympa pour le pet.
Alors qu’à mon jeune âge mes parents étaient plus poilus qu’un yéti et un iwok s’accouplant, je me demandais donc pourquoi depuis une quinzaine d’années la société moderne est anti poilu. Dans nos magazines ou à la télévision, la femme moderne est lisse, nue mais jamais à poils…. Plus de poils au minou, et, O malheur, plus de poils nul part. Jambes, bras, fesses, dos, moustaches, aisselles, oreilles, pieds. Tout doit disparaître ! Alors qu’on essaye à tout prix de garder sa tête touffue pour ne pas se voir vieillir, les poils pubiens au contraire doivent disparaître dès le plus jeune âge.
Etrange n’est-ce pas ?

Alors mesdames, par pitié, prenez soin de votre fleur ! Et admirez là ! Oui car, si on réfléchit bien, on ne la voit jamais entière… La tête penchée en avant on en voit que le dessus… Mais qu’il y a t-il en dessous ?  Avez- vous déjà pris un miroir pour vous regardez ? Moi oui, et le jour où ma gynéco m’a fait cet honneur, avec l’excuse que ma vulve fut magnifique, je n’en sortais pas moins désemparée… Car, si la poésie nous la nomme coquelicot ou même jolie prune, il n’en est pas moins que je trouvais la ressemblance plus proche d’une huître pas fraîche que d’un champs d’Edelweiss… Alors que je m’imaginais un monde de toute beauté, tel le royaume enchanté de Merlin, ma déception fut grande. J’errais, l’âme en peine, pensant à mon pauvre minou, que je rebatisa Gargamel, et soudain une pensée vint me réjouir…
Je reparti le cœur léger remerciant Dieu de m’avoir donné… un  sexe caché ! 
Et pensant à toutes ses verges pendantes, molles, poilues et bien visibles, je souris.

LaVoyou






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